Dominique Munier (groupe Novi) : « Je pense qu’on est bientôt au bout du tunnel »

Face à un contexte économique ralenti, Dominique Munier, directeur général adjoint du groupe Novi (Beauty Success, Esthetic Center, JFG Clinic, Citron vert…), détaille ses priorités pour 2025, entre montée en compétence des équipes, digitalisation et développement international.

Profession bien-être : Selon la dernière enquête de France Travail sur les besoins en main d’oeuvre des entreprises, 71,9% des embauches prévues dans l’esthétique et la coiffure s’annoncent difficiles en 2025. Ce manque de profils qualifiés, vous le ressentez chez Novi ? 

Dominique Munier : Oui, nous le ressentons, et même depuis plusieurs années. Aujourd’hui, une de nos problématiques est de trouver du personnel. C’est pour cette raison que nous avons mis en place un site de recrutement spécifique pour trouver les bonnes équipes.

Le contexte économique reste tendu, mais on observe un léger recul des défaillances d’instituts au 1er trimestre 2025 par rapport à la même période de l’an passé. Comment l’interprétez-vous ? Est-ce un signe d’embellie selon vous ?

Je pense qu’on est bientôt au bout du tunnel. Il est logique que le nombre de défaillances diminue. Ceux qui ont réussi à tenir jusqu’à présent savent que, dans les douze mois à venir au plus tard, leur PGE sera remboursé. On espère ensuite un redémarrage de l’activité, avec le retour de la clientèle dans les points de vente, mais aussi grâce à l’arrivée de nouvelles technologies, comme le laser, qui s’intègrent dans les soins proposés et dynamisent notre secteur.

Comment voyez-vous évoluer le marché de la beauté d’ici à la fin de l’année ?

D’ici à la fin de l’année, nous avons tablé sur une légère évolution du marché. Aujourd’hui, il y a une demande de la clientèle. Si on fait bien notre métier, si on sait tirer partie des nouvelles technologies et si les soins sont de qualité, on retrouve cette fréquentation. On ne va pas faire des +10%, mais on espère au moins une stagnation, voire une légère croissance dans l’activité de l’institut. 

Les esthéticiennes sont-elles suffisamment formées aux enjeux économiques et aux attentes du marché actuel ?

Malheureusement, non. Et c’est pour cela qu’il faut qu’on développe la formation. Aujourd’hui, il faut savoir faire preuve d’agilité, de réactivité et d’adaptation pour répondre, à la fois, aux attentes des consommateurs et aux problèmes politiques et économiques, qui, malheureusement, viennent perturber nos activités.

Vous avez ouvert à l’automne dernier une école de formation à Bordeaux. Quel bilan en tirez-vous ?

Un bilan très positif. Aujourd’hui, nous avons ouvert la première année avec une petite quarantaine d’élèves. Dès septembre prochain, nous allons avoir plus de 70 élèves dans notre école. Nous en sommes très contents, parce que, d’abord, ça veut dire que c’est une vraie source pour notre propre réseau, mais également pour des acteurs économiques esthétiques de la région. 

Comme c’est une école, nous avons des jeunes esthéticiennes en apprentissage qui viennent des points de vente, des parfumeries ou des instituts situés sur la région bordelaise. Donc, pour nous, c’est un point fort, qu’on va développer et qui est très important pour assurer la pérennité de nos entreprises. 

Vous disiez l’an dernier, lors d’une interview à Profession bien-être : « Nous devons répondre à toute notre clientèle et être pratiquement ouverts 24 heures sur 24, notamment au travers des sites Internet ou de prise de rendez-vous ». Comment cela se traduit-il concrètement chez Novi ?

Avec le Covid, on est passés dans le rendez-vous systématique, même si on conserve le système avec ou sans rendez-vous. On constate que 40% des rendez-vous sont pris entre 21h et 22h. Donc, ça veut dire qu’aujourd’hui nos sites Internet et la prise de rendez-vous sont obligatoires pour fonctionner. Tous les clients vont chercher de l’information sur le digital. 

Quelle est la taille du groupe Novi aujourd’hui ?

Nous avons 550 points de vente, dont 350 parfumeries, 150 instituts à l’enseigne Beauty Success et 50 points de vente JFG Clinic, qui est une enseigne spécifique avec une activité technologique, spécialisée dans la minceur, l’épilation définitive et l’anti-âge. 

Quels sont vos projets de développement pour 2025 ?

Notre projet est d’ouvrir une quinzaine d’instituts et de parfumeries sur l’année, aussi bien à l’international qu’en France. Nous allons ouvrir cette semaine une première parfumerie au Sénégal (interview réalisée lors du Congrès de l’esthétique, le 13 avril, ndlr). 

Propos recueillis par Siska von Saxenburg.

Dominique Munier (groupe Novi) : « Je pense qu’on est bientôt au bout du tunnel »